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Page:Choisy - Journal du voyage de Siam, 1687.djvu/401

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du Voyage de Siam.

longues navigations ſeroient impoſſibles.

Ce ſoir les matelots de l’avant ont crié, terre. Nos pilotes ſont tombez des nuës. Nous avons fait le Noroueſt depuis le Cap : il eſt impoſſible que ce ſoit la grande terre d’Afrique. Quelle apparence que ce ſoit quelque Iſle inconnuë ſur une route où il paſſe tous les ans tant de navires ! La nuit eſt venuë ; & la terre, qui pouvoit bien eſtre un nuage, a diſparu.

3. Avril.

ON roule étrangement, & j’ai toujours le cœur bien fade. Je deviens bien caduque.

4. Avril.

LEs vents aliſées ſont venus tout de bon : mais il vient une groſſe lame de l’Oueſt, qui note prend par le travers, & nous fait rouler.

5. Avril.

ON vient de jetter à la mer un jeune matelot qui n’a eſté que quatre jours malade. Il s’eſtoit ennivré d’eau de vie, & avoit le feu au corps.

6. Avril.

NOus faiſons quarante lieuës par jour. On roule encore un peu : mais on ſe conſole en approchant de Gournai. Je m’attens qu’on m’y ſera une entrée.

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