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Page:Choisy - Journal du voyage de Siam, 1687.djvu/80

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Journal

peut-eſtre ſommes-nous affamez, mais il nous ſemble meilleur que vos turbots.

3. Juin.

LEau ſera faite demain, mardi le bois ; mécredi tout ſe rembarquera. Nos malades de ſcorbut ſont déja gaillards ; & s’il plaît à Dieu, jeudi à la voile. On eſt fort bien ici, mais il faut aller à Siam.

Je coucherai à terre dans le pavillon des Jéſuites, au milieu d’un des plus Beaux jardins du monde. Ces bons Peres à peine ont paru, que le Commiſſaire général leur a offert de les loger, & de leur donner un lieu propre à ſpéculer : ils l’ont pris au mot. Leur appartement eſt entre deux terraſſes, où les plus grandes lunettes ſont à leur aiſe : pain, vin, fruits, rien ne leur manque. Ils tiennent table. Sont-ce des ſots ? Ils montrent aux Hollandois les ſatellites de Jupiter, les anſes de Saturne, la voix lactée. Ils ont de petits microſcopes, où l’on voit de ſi jolies petites figures. Enfin je croi que s’ils vouloient demeurer ici, on leur bâtiroit une maiſon. C’eſt une bonne choſe par tout païs que l’eſprit.

4. Juin.

NOus avons fait ce ſoir une belle obſervation, & nous prétendons rectifier la longitude du Cap de bonne Eſpérance. Il eſt 3. degrez

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