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Page:Choisy - Journal du voyage de Siam, 1687.djvu/99

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du Voyage de Siam.

faiſons quelque petit progrès. Il eſt dur à quarante ans d’apprendre à lire & à écrire. Je croi pourtant qu’on apprend bien plus vîte qu’à l’âge de Monſeigneur le Duc de Bourgogne. Ayant à parler d’un enfant, je n’en pouvois pas trouver un plus joli, ni de meilleure maiſon. Je ne manquerai pas de conter au Roi de Siam toutes ſes petites gentilleſſes ; & comme à deux ans & demi il endoſſe déja la cuiraſſe, & met le pot en tête.

22. Juin.

LA barbe en fume, à ce que diſent les pilotes. La mer eſt haute comme les monts ; & nous roulons beaucoup, parce que nous n’avons point de huniers pour nous ſoutenir. Il faut attendre la frégate, qui n’oſeroit porter les ſiens ; & de temps en temps nous embarquons une douzaine de muids d’eau. J’en avois tout à l’heure un demi-pié dans ma chambre. On ſe conſole aiſément, quand on va bien.

23. Juin.

CEst encore pis aujourd’hui ; & c’eſt tout ce que je peux faire que de vous écrire. Nous avons dîné ſans façon : atrape qui peut. Je vous aſſeure qu’ici la digeſtion ſe fait bruſquement : on eſt ſecoué d’importance ; & ſans nous aller promener bien loin, nous faiſons beaucoup d’exercice.

M ij