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Page:Choix d’Hymnes et de Cantiques Spirituels pour le Petit Troupeau, 1864.djvu/9

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préface.

qui est l’œuvre du Fils, ou l’on s’adresse au Fils comme étant ses enfants. Jamais le Saint-Esprit ne peut conduire à ces confusions ni les approuver. Ce n’est certes pas, par Lui, que nous pourrions répéter :

« Jésus, notre Époux[1]
Que toujours tes chers enfants » etc.

De telles expressions, appliquées aux relations de ce monde, paraîtraient, à bon droit, ridicules ; et cependant elles abondent dans presque tous les Recueils de Cantiques chrétiens ! Nous avons dû modifier bien des vers, où la mort était présentée comme l’attente des croyants, tandis que, selon les textes les plus positifs, notre attente, c’est Christ, son apparition, notre enlèvement auprès de Lui. Nous ne pouvions donc plus dire (voir Hymne 57) :

« Oui, Seigneur, tu vas venir
Du tombeau nous affranchir, »

puisqu’il est écrit que « nous ne mourrons pas tous, et que nous, les vivants qui demeurons, nous serons en levés. »

Une autre phraséologie fréquemment employée dans les cantiques — surtout parce que louange rime si bien avec ange, est celle-ci :

Mêlons nos vois et nos louanges
Aux célestes concerts des anges ;
Ou : Aux concerts angéliques etc.

Ce sont encore là des locutions qui ne nous paraissent pas selon l’Esprit et la Parole. D’abord, je ne sais trop s’il est jamais dit dans les Écritures, que les anges chantent.[2] Puis, en supposant qu’ils chantent, les

  1. Jésus-Christ appelle l’Église « son Épouse ; » où est-ce que nous voyons l’Église et surtout une assemblée, l’appeler : « Notre Époux ? »
  2. Les harpes d’or des saints glorifiés sont aussi une invention de l’imagination des poëtes.