Page:Choix de discours de réception à l'Académie françoise, tome I, 1808.djvu/455

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de son sage instituteur qu’il n’est pas une seule vérité dangereuse ni pour les peuples, ni pour les Rois. Ce prélat, si respectable par sa piété et par ses lumières, apprit à son élève que l’ignorance seule est favorable aux erreurs et aux abus funestes aux empires ; et que depuis les progrès universels de l’industrie, depuis les révolutions arrivées dans les arts, dans les opinions, dans la science de conduire les hommes, les lumières de tous les genres ajoutent aux états une force véritable. Protégés par leurs souverains, rassemblés sous leurs auspices, les hommes de lettres feront des efforts nouveaux pour perpétuer les connoissances et pour en augmenter le trésor. Si jamais la nation perdoit son zèle pour le bien, cet esprit excellent qui la vivifie, ce brillant caractère qu’il faut diriger, entretenir, et jamais changer, vos ouvrages, Messieurs, réveilleroient en effet ses sentimens vertueux, et c’est ici le temple où se rallumeroient les deux passions qui font les citoyens et les grands hommes, l’amour de l’ordre et l’amour de la gloire.