Page:Choix de discours de réception à l'Académie françoise, tome I, 1808.djvu/496

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nfaisance ; qu’également éloigné de la licence qui se permet tout, et de cette timidité lâche qui s’interdit des vérités utiles, je détesterai toujours les souplesses de l’intrigue, les bassesses de la flatterie, les fureurs de la satire. Si je suis en butte à la critique, je renonce au triste avantage d’en repousser les traits, non par orgueil ou par mépris, mais parce que l’écrivain qui veut être utile doit se perdre de vue, pour n’envisager que son siècle et la postérité, parce qu’il vaut mieux profiter de la censure que d’y répondre ; enfin, parce que ces querelles de l’amour propre ont trop souvent avili les lettres, et que je voudrois concourir avec mes illustres confrères à les honorer. Si ce vœu est rempli, Messieurs, je vous aurai prouvé ma reconoissance.

Le jour où l’auteur de la Henriade vient s’asseoir parmi vous, apporta un changement dans la forme des remerciemens académiques ; une route nouvelle fut ouverte à l’éloquence ; elle sortit du cercle étroit des éloges usés, pour traiter devant vous un de ces sujets dont vous aimez à vous occuper. Cet exemple a été suivi, et il me servira de règle ; je choisirai le sujet que le moment m’indique ; je commencerai à me pénétrer de l’esprit de votre institution ; je montrerai la protection des Rois encourageant la liberté littéraire, mais ce beau sujet ne sera qu’ébauché.

Les grands hommes sentent le besoin qu’ils ont de leurs semblables. L’esprit le plus vaste est