Page:Choix de discours de réception à l'Académie françoise, tome I, 1808.djvu/524

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Arts. Tel est le destin des peuples, ainsi que des individus ; ce n’est qu’aux dépens de l’imagination et des sens, que la raison s’éclaire et se fortifie. Mais nous avons trouvé des dédommagemens à nos pertes. La prose a pris un essor plus hardi, et franchissant l’intervalle qui la séparoit du langage poétique, elle s’est emparée avec succès des images, des figures, des mouvemens qui ne sembloient réservés qu’à la poésie. C’est là, ce me semble, un des caractères les plus frappans des productions de nos grands écrivains dans ce siècle de lumières ; siècle qui formera, dans l’histoire de l’esprit humain, une époque aussi brillante que celui de Louis XIV.

Pourrions-nous, Messieurs, nous retracer le tableau de nos acquisitions et de nos richesses, sans tourner des regards reconnoissans vers votre auguste protecteur ? L’Académie n’oubliera jamais ce jour si glorieux pour elle, où ce Monarque, à peine assis sur le trône, vint présider à une de ses assemblées. Présage heureux de la bienveillance particulière dont il vous a constamment honorés !

Les progrès de la raison, chez un peuple, sont le plus bel éloge du Souverain. Les ouvrages dont vous avez enrichi, Messieurs, la philosophie et les lettres, sont autant de trophées élevées à la gloire de Louis XV. Je ne célèbrerai ni ses vertus, ni les glorieux événemens de son règne ; ma foible voix