Page:Choix de discours de réception à l'Académie françoise, tome I, 1808.djvu/94

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il est vrai, le surprit venant sous l’apparence du sommeil ; mais elle le trouva dans la préparation des vrais fidèles.

Au reste, Messieurs, ses travaux pour la magistrature, et pour les affaires de la religion que le Roi lui avoit confiées, ne l’empêchoient pas de s’appliquer aux belles lettres pour lesquelles il étoit né. Sa plume fut d’abord choisie pour écrire le règne présent. Avec quelle joie verrons-nous, Messieurs, dans cette Histoire, un Prince qui, dès sa plus tendre jeunesse, achève, par sa fermeté, ce que le grand Henri son ayeul osa à peine commencer ! Louis étouffe la rage du duel altéré du plus noble sang des François ; il relève son autorité abattue, règle ses finances, discipline ses troupes. Tandis que d’une main il fait tomber à ses pieds les murs de tant de villes fortes aux yeux de tous les ennemis consternés, de l’autre il fait fleurir, par ses bienfaits, les sciences et les beaux arts, dans le sein tranquille de la France.

Mais que vois-je, Messieurs ? Une nouvelle conjuration de cent peuples qui frémissent autour de nous pour assiéger, disent-ils, le grand royaume comme une seule place. C’est l’hérésie presque déracinée par le zèle de Louis, qui se ranime et qui rassemble tant de puissances. Un Prince ambitieux ose, dans son usurpation, prendre le nom de libérateur : il réunit les protestans, et il divise les catholiques.