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Page:Chojecki - La Pologne captive et ses trois poètes, 1864.djvu/231

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e mon royaume, j'aurais tout sacrifié pour briser le vieillard et lui arracher son secret.


XVII.

Il s'affaissait, je m'en souviens, sous l'âge ; Zoriane était son nom. Tandis que par mon ordre on le conduisait au supplice du feu, plus tranquille qu'une brebis, il passait les doigts sur les cordes de sa lyre et marchait au bûcher avec un sourire enchanteur. Loin de me maudire, et au lieu de faire puissamment vibrer sa petite lyre, il la caressait, la figure toute rayonnante, comme si c'eût été une blanche colombe dont il voulait calmer l'effroi.


XVIII.

Sur son bûcher, comme assis au doux murmure d'un ruisseau, il semblait vouloir dire, et par son geste et par son sourire : « ne t'effraie pas, ô ma petite lyre, la mort n'est pas un tourment, ne redoute point le meurtrier du corps. Rassure-toi, ma mignonne rassure-toi, ma sœur, ma fillette chérie.