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Et le lendemain, 30 décembre 1865, M. Caillet, lieutenant de vaisseau, commandant la Dorade, résident français à Mangarèva, prenait, en réponse à la lettre ci-dessus, la mesure incroyable indiquée dans la pièce curieuse que nous transcrivons ci-après :

« Nous, lieutenant de vaisseau, commandant la Dorade, résident des Gambier, attendu que Maria-Eutokia, loin de suivre les bons conseils que lui a donné le Commandant Commissaire impérial, dans sa lettre du 27 septembre dernier, vient de se dégrader aux yeux de ses propres sujets, par le mensonge et l’iniquité,

« Attendu que le protectorat que nous exerçons sur les Gambier nous fait un devoir d’empêcher que notre drapeau ne serve à autoriser des faits semblables à ceux qui viennent de se passer,

« De l’avis des officiers français actuellement dans le pays et de concert avec les descendants des anciens grands chefs du pays et les plus proches parents du jeune roi,

« Décidons :


« Dans l’intérêt du pays, un Conseil de régence est formé à compter d’aujourd’hui. Ce Conseil est composé des chefs mentionnés ci-dessous :

« Akakio Temamateoa, président. — Marino Puteoa. — Maria Tepano Matua. — Arone. — Maratino Mateoa.

Le nommé Maratino Pupuko remplira, sans voix délibérative, les fonctions de secrétaire de ce Conseil.

Toute ordonnance, décision, tout décret ou tout autre acte politique ou administratif, ne sera valable que revêtu de la signature des membres de ce Conseil.

La présente décision sera communiquée à la Régente et portée à la connaissance de la population par tous les moyens possibles.

Ont signé, les officiers et les principaux chefs du pays.

Certes, nous en sommes convaincu, M. Caillet n’a pas mis de malice dans sa conduite, il est convaincu d’avoir tout fait pour le mieux. Il est de bonne foi quand, à propos de son affaire d’Atirikigaro, il écrit « que pour l’honneur du pavillon qui flotte à la corne de son navire, il eût tiré une vengeance éclatante de ce qui s’était passé. » C’eût été véritablement de bonne foi qu’il eût fait massacrer une douzaine de pauvres et inoffensifs Mangarèviens, parce qu’il n’avait pas pu conter fleu-