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après mon séjour, ait eu à subir à Gambier aucun mauvais traitement corporel.

» En foi de quoi, je délivre le présent pour servir et valoir à qui de droit.

» À Papeete, île Tahiti, 2 août 1865.
Signé : J. Labbé. »

« Je soussigné, atteste que durant le temps que j’ai fait le commerce de la nacre à Gambier, il est à ma connaissance que nul missionnaire n’a fait ce commerce, ni celui des perles et que je ne connais aucun Européen qui ait eu à y souffrir des châtiments corporels.

» En foi de quoi j’ai délivré la présente attestation.

» Valparaiso, le 29 septembre 1865.
Signé : L. Yver. »

2o Si les missionnaires des Gambier envoyaient chaque année 60 ou 70 mille francs à la maison mère de Picpus on en trouverait quelques traces dans les transactions opérées dans ces îles par les négociants.

Voyons s’il en est ainsi :

Personne n’ignore que l’unique richesse de Mangarèva consiste dans ses nacres et ses perles.

Le commerce de la nacre a été fait, avec le roi Grégorio Maputéoa, depuis le 15 septembre 1852 jusqu’au 15 septembre 1865, par M. Labbé, représentant aux Gambier de la maison Fauché de Valparaiso.

La maison Lequellec et Bordes succéda, le 15 septembre 1865, à la maison Fauché, et continua ce commerce avec Grégorio ou avec sa veuve jusqu’au mois de juin 1862, époque où la pêche de la nacre fut suspendue durant quelques années à cause du grand appauvrissement des bancs d’huîtres.

Depuis la réouverture de la pêche des nacres ses produits ont été employés par la reine Maria-Eutokia à payer l’indemnité Dupuy et Pignon où ont été livrés, en échange de marchandises, à la maison Ballande de Bordeaux, dont l’agent en Océanie était un nommé M. Amiot.

La maison Fauché, de Valparaiso, est donc la première qui ait fait le commerce de la nacre à Mangarèva et elle en a eu le monopole durant trois ans.