Aller au contenu

Page:Chopin - De l’Elbe aux Balkans. 1929.djvu/114

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


VERS BUCAREST


Pourquoi n’ai-je pas pris le train direct Budapest-Bucarest ? Pourquoi ai-je fait ce détour par l’extrême pointe de la Tchécoslovaquie pour rejoindre l’express Prague-Bucarest ? Je n’aime point les routes trop battues et j’ai pour le chemin des écoliers une affection toute particulière. Mais, grand Dieu ! que le trajet est long par la voie ou je me suis si imprudemment engagé ! Long comme un jour sans pain et, ma foi, j’ai bien failli en effet passer ma journée sans manger et une nuit sans dormir.

L’express qui relie la Tchécoslovaquie à la capitale roumaine est un grand, train international, mais jusqu’à la fin d’octobre seulement, et nous sommes en plein mois de novembre. Il n’a plus ni wagon-restaurant ni wagon-lits. J’apprends tout cela au moment de m’y embarquer à Kosice. Tant pis, je me débrouillerai.

Je fais à la hâte quelques provisions dans les kiosques du voisinage, éparpillés dans le square qui s’étend devant la gare. Jambon de Prague, petits pains, chocolat et fruits, j’en aurai assez pour attendre à demain. Il ne me manque que la boisson. Je la trouverai bien en route.