tion ordinaire, M. Jelinek nous conte la tragique histoire de cette demeure royale. Il nous dit, entre autres, qu’au xma siècle Othon de Brandebourg, chargé de la régence pendant la minorité de Venceslas II, son neveu, fît emprisonner en ce château de Bezdêz le jeune roi de Bohême et sa mère. Cette dernière parvint à s’échapper. Quant au roi, il ne fut rendu que quatre ans plus tard, moyennant une forte rançon. Sans avoir pu réaliser ses desseins, qui étaient de mettré la main sur le trône de Bohême, Othon avait du moins su tirer un large profit de sa capture. Les Allemands sont gens pratiques.
A quelques kilomètres de là, sur la longue place, ou plutôt sur le mail planté d’arbres d’une petite ville, un café nous offre l’hospitalité. Pendant que nous y faisons collation, nos yeux inspectent les nombreuses photographies appendues autour de la salle. Des coins de Pans, de Nice gu de Menton y voisinent avec des vues de Chamonix. En un français assez pur, le cafetier, accouru en apprenant que des Français se sont arrêtés chez lui, nous exprime ses sympathies pour la France, où il a travaillé et dont il garde un impérissable souvenir. A une table voisine, des clients locaux, nous entendant parler français, sont amenés à échanger en tchèque leurs impressions sur la représentation de la Fiancée vendue, le si vivant opéra de Smetana, que vient de donner l’Opéra-Comique de Paris, et qu’ils ont entendue par T. S. F. Je sens vibrer dans leur conversation une joyeuse émotion. Ils sont fiers qu’une de nos grandes scènes musicales, d’où le succès retentit dans le monde entier, ait fait place dans son répertoire à ce joyau de leur musique nationale. La reconnaissance perce dans leurs paroles et leur amitié pour la France s’en trouve fortifiée.