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gymnase du gouvernement de Varsovie, puis inspecteur du même gymnase. Plus tard, Barcinski remplit les fonctions de chef de la chancellerie au département des mines, et enfin, vers 1860, il fut nommé directeur de l’Administration de la navigation à vapeur sur la Vistule. — Chopin dans ses lettres nomme plaisamment son beau-frère « Antolo Bartolo », ou « Antososko Bartolosko ».

Les deux sœurs se distinguèrent, dans le domaine des lettres, par différents ouvrages qu’elles publièrent ensemble pour le peuple ou pour les enfants.

La cadette, Emilie, mourut très jeune, dans sa quatorzième année, après avoir montré des dispositions extraordinaires pour la poésie.

Frédéric était le second enfant des Chopin ; il vint au monde à Zelazowa Wola, le 22 février 1810. Il n’était pas encore sorti de l’enfance quand ses parents vinrent s’établir à Varsovie. Ce fut donc là qu’il fut élevé et qu’il grandit. Ses dispositions pour la musique se manifestèrent très tôt ; ce que voyant, ses parents décidèrent de lui faire apprendre le piano ; ils le confièrent dans ce but à Albert Zywny, un Bohême venu en Pologne au temps du roi Stanislas-Auguste. Le petit Frédéric, sous cette direction, se développa d’une manière si surprenante, qu’à l’age de neuf ans il pouvait déjà se produire publiquement. Jusqu’à l’âge de quinze ans il fit ses études dans la maison paternelle, avec les pensionnaires, toujours nombreux, de son père ; mais en 1824 on le mit au lycée, où il termina brillamment ses études. Parmi les camarades et les amis de Frédéric, il convient de nommer tout d’abord Titus Woyciechowski, ainsi que Jean Matuszynski et Dominique Dziewanowski, dont le lecteur rencontrera souvent les noms dans les lettres de Chopin.

Frédéric fit ses études de composition sous la direction de Joseph Elsner, recteur du premier Conservatoire de Varsovie, passant près de lui trois années entières. Elsner sut parfaitement apprécier les qualités de son élève, aussi écrivait-il, dans son rapport du 20 juillet 1829, concernant les examens du Conservatoire, les paroles suivantes : « Leçons de composition musicale : Chopin Frédéric (élève de troisième année), étonnantes capacités, génie musical »[1].

A Varsovie, Chopin écrivit de nombreuses compositions, parmi lesquelles il convient de citer en premier lieu ses deux concertos en fa mineur et en mi mineur, ainsi que les Variations Là ci darem la mano. Ces dernières attirèrent sur le jeune compositeur l’attention de Schumann.

  1. Erasme Nowakowski, « Des anciennes écoles de musique à Varsovie. » (Écho muzyczne, n° 413 (35) du 29 août 1891, page 440).