Page:Chopin et Sand - Lettres, éd. Sydow, Colfs-Chainaye et Chainaye.djvu/12

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liaison, subir plutôt le brûlant amour de cette femme à laquelle il devait bientôt s’attacher de toutes ses forces et de toute son âme.

Autour des deux héros ont gravité à cette époque bien des personnages de second plan, intéressant à plus d’un titre.

Voici d’abord la confidente de la romancière : la comtesse Marliani, née de Folleville. Charlotte, dite Carlotta Marliani, avait épousé un Espagnol dont la mère était Italienne : le comte Manoël Marliani, consul d’Espagne à Paris.

Chopin, dans cette période angoissée de sa vie, eut, pour conseiller sentimental, son vieil ami, le comte Albert Grzymala, un exilé de Pologne à l’âme élevée et au caractère aimable. Frédéric avait deux autres amis très chers : le docteur Jean Matuszynski, dit Jeannot, dit Jasio, dit Janek, et le pianiste Julien Fontana. Rien de plus fraternel que le dévouement dont se donnèrent mutuellement preuve Chopin, Matuszynski, Fontana et Grzymala.

Julien Fontana qui, durant le voyage à Majorque, fut le fidèle correspondant du grand compositeur, devait beaucoup à son génial ami. Ancien condisciple de Frédéric au Conservatoire de Varsovie, Julien avait un caractère sombre, inquiet et susceptible. Chopin s’efforça toujours d’encourager, de distraire son cher Julien et il l’aida dans sa vie matérielle.

Marie d’Agoult, la célèbre maîtresse de Liszt, apparaît ici sous un jour fort peu favorable. Elle avait pris ombrage de la liaison de George Sand et de Chopin et elle cribla les deux amants des traits de sa spirituelle méchanceté.