Page:Chopin et Sand - Lettres, éd. Sydow, Colfs-Chainaye et Chainaye.djvu/20

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cher Crétin du Valais. N’oubliez pas Piffoël qui dépose à vos pieds son cœur, son cigare et les vestiges de sa robe de chambre écarlate. Piffoël ira peut-être à Paris à la fin de janvier, surtout si on célèbre une seconde fois, comme les journaux l’ont annoncé, la Messe de Berlioz. Piffoël serrera de grand cœur la main à Sopin à cause de Crétin et aussi à cause de Sopin [sic], because Sopin is veri zentil. Piffoël beseaches Fellow not to read Dernière Aldini[1] but to read next production wich is much better and not yet finished. Piffoël vous presse dans ses bras et vous prie de l’aimer, après vous each other s’il en reste.



8. — George Sand à Eugène Delacroix, à Paris.

[avril ou mai 1838].

Mon cher Lacroix,

Je pars demain à cinq heures du matin, je voudrais bien ne pas partir sans vous dire adieu, sans vous parler de Medée,[2] qui est une chose magnifique, superbe, déchirante ; décidément, vous êtes un fameux barbouilleur ! Pour vous décider à venir ce soir, je vous dirai que Chopin nous joue du piano en petit comité, les coudes sur le piano, et c’est alors qu’il est vraiment sublime. Venez à minuit si vous n’êtes pas trop dormeur, et si vous rencontrez des gens de ma connais-

  1. George Sand écrivit la Dernière Aldini en collaboration avec son amant du moment : le jeune auteur dramatique Félicien Mallefille qu’elle avait installé à Nohant en qualité de précepteur de son fils. Sa liaison avec Mallefille ne l’empêchait pas, on le voit, de songer à Chopin.
  2. La « Médée » d’Eugène Delacroix fut exposée au Salon de 1838.