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l’arbre de noël

chiffres rouges du calendrier ; ma femme les comptait depuis le douze, elle. Pomponne faisait des calculs et des suppositions interminables sur les étrennes nouvelles ; nous en faisions de semblables depuis trois semaines, nous. Pomponne se demandait sans cesse comment s’y prendrait bien le père Nicholas pour pénétrer par la cheminée avec un arbre de Noël gros comme ça, sans l’éveiller encore ; ah ! pour sûr qu’elle le guetterait si bien cette fois qu’elle le verrait ; et moi-même, j’étais plus inquiet qu’elle sur le moyen à prendre pour introduire cet arbre de Noël et l’installer sans bruit dans la maison.

Mais enfin le vieux Nicholas avait si bien couvert de son aile de ouate ma Pomponne, ce soir là du 31 décembre, qu’elle ne bougea point, et l’entrée, — interrompue à chaque pas dans la crainte d’une alerte, — d’un gigantesque sapin, tout vert et sentant la résine, se fit sans accident véritable.

Chacun respira alors plus à l’aise, cette crainte traversée, car le plus grand danger était là dans les portes ouvertes et fermées, les chaises remuées, les allées et venues malgré nous retentissantes dans le calme de la nuit.

Puis toute la maisonnée procéda à l’installation symétrique des poupées