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Page:Choquette - Carabinades, 1900.djvu/148

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en route

mins sablonneux et roule comme sur de la ouate. Ce n’est plus qu’un bruit d’insectes… J’ai juste le temps de penser : en effet, ce pauvre petit Joseph au père Legault, et c’est de nouveau le fracas assourdissant des cailloux projetés en tous sens sous les roues.

Maintenant à un croisement de routes, bing.. bang… de gauche et de droite, bing… bang… bing… C’est un tapage, un vacarme d’enclumes frappées, de ferrailles secouées, de bandages de roues ajustés à coups de marteaux.

Ils sont là, deux, trois, quatre à rire, à flâner, à regarder les batteurs de fer qui ébranlent ainsi — bing… bang… les échos voisins endormis aux creux des rochers massifs et mousseux.

Nous nous saluons amicalement, gaiement, avec l’envie de nous dire un mot : eux — Y a-t-il quelque chose de nouveau au village ? moi — Ah ! les paresseux… à l’ombre comme ça par ces jours de moisson.

Mais nous ne nous disons rien… il fait si chaud.

Je me replonge de nouveau inconsciemment dans des songeries sans suite : cette revue médicale à laquelle je désire m’abonner, ce compte à