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la bonne formule

Ses amis lui offraient du cognac… il ne prenait plus de cognac

Ses amis lui offraient du gin… il ne prenait plus de gin.

Ses amis lui offraient du scotch même, pour le tenter ; jamais il n’en avait refusé de sa vie… il ne prenait plus de scotch.

Rien, je vous dis, il ne prenait plus rien de rien… Oh ! par accident, peut-être un peu d’eau minérale, quand il avait grand’ soif. Mais comme il visait alors en-dessous le garçon de comptoir pour l’empêcher de mettre « rien de fort » dedans.

C’était merveilleux.

Enfin, ça le rendait même malade maintenant, disait-il… il ressentait des chauffements, des brûlements… partout…

Et il fallait le voir nous expliquer les maux de cœur qu’il éprouvait à présent pour n’importe quelle sorte de liqueur alcoolique, nous peindre son dédain avec des coins tombants de lippes tellement dégoûtées que, vrai, il nous donnait des envies de vomir à nous aussi.

Puis sa bouteille de drogues, qu’il traînait toujours dans ses poches pour en vanter les vertus à tout moment, il nous la passait sous le nez, nous la faisait sentir pour exci-