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Claude Paysan
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se rapprochait, et son canot glissait à présent entre les algues et les ajoncs flottants. Puis ce fut un râclement sur le sable doré qui fit frissonner Claude et l’avant du canot s’immobilisa sur la grève, à côté de pierres plates à fleur d’eau naturellement disposées pour les pieds.

Avant de descendre, Fernande avait de nouveau promené un regard chercheur comme pour se reconnaître et s’orienter par les arbres… Oui, c’était là, sans doute… et en relevant les bords de sa robe, elle avançait timidement vers lui, alignant comme une chatte innocemment ses pas sur les cailloux…

… Ciel ! qu’allait-il donc faire, Claude ?… que lui répondrait-il ?… Il roulait rapidement les phrases qu’il lui dirait… il arrangeait des explications dans sa tête… Non, pas ça… et vite, il cherchait autre chose… Et son chien qui se secouait toujours bêtement la queue au bruit de ce pas qu’il entendait, agitait les feuilles et les branches, traîtreusement. Claude l’aurait étranglé…

Fernande s’était arrêtée tout près… Il semblait à Claude qu’elle le cherchait toujours de ses grands yeux doux, sans pouvoir le découvrir à présent, par exemple ; et il s’écrasait dans les feuilles, se tassait en boule, sans souffler.

C’est vrai pourtant qu’elle paraissait le chercher… car que fouillait-elle partout attentivement de son regard ? … Oh ! cette fois, elle l’avait trouvé ce sauvage de Claude qui se cachait tout honteux, et elle se rapprochait encore… Et alors !


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…Claude qui l’observait en silence, sans bouger, flattait doucement la tête de son chien pour le retenir et l’empêcher de trahir sa présence…