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Claude Paysan
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D’abord légère, la voix montait finement dans l’air dans les premiers couplets, comme pour se joindre aux nuages d’encens qui flottaient. Et il y avait tant de foi suppliante dans son intonation que toute l’assistance écoutait, empoignée secrètement.

Elle continuait un peu plus haletante, encore plus émue. C’était bien toujours le même timbre pur de cristal, mais un cristal qui va se briser ; et déjà, dans les notes hautes, où l’on sentait des larmes toutes proches, l’effort pénible se trahissait… Trop d’âcre encens peut-être qui remplissait l’air et gênait les poumons ?… Peut-être simplement l’émotion, cette crainte particulière d’enfant qui porte à pleurer ?…

Elle reprenait de nouveau, et cette voix qui tremblait beaucoup donnait un charme suprêmement triste au cantique. En même temps un frisson d’anxiété indéfinissable courait sur l’assistance.

Était-ce l’effet du hasard ? Était-ce au contraire voulu ? mais les mots se joignaient au chant maintenant. pour un véritable appel au secours :

Au secours. Vierge Marie ;
Hâte-toi, viens sauver mes jours,
C’est ton enfant qui t’en supplie.

Mon Dieu !… Sauvez ses jours, redisait Claude tout bas…

Vierge Marie ! sauve mes jours.
Vierge… Mar…