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XLIV


Un des jours suivants, un dimanche…

C’était pendant la messe, une humble et fervente messe dont une couple de voix robustes de paysans entonnaient les parties avec âme. De loin, on entendait les Gloria, les Kyrie, qui jaillissaient par les fenêtres en ces intonations langoureuses et dolentes que prennent les voix inexercées.

L’église remplie, avait l’air toute joyeuse, tant il y avait dans les jubés, dans la nef, de beaux gars en costumes des dimanches, de gaies jeunes filles qui secouaient les plumes et les rubans de leurs chapeaux pimpants. Il y avait aussi beaucoup de vieux et de vieilles très proprement mis.

Car, ils y venaient tous à l’église, les uns en voiture, des concessions éloignées du village ; les autres, les alertes, à pied, des hauteurs de la montagne, par des chemins de raccourci à travers les pommiers et les rochers, par des grimpades de chèvres.

Des petits enfants de chœur aussi, il y en avait beaucoup, pleins les banquettes recourbées. Ils étaient très gais et très vifs ceux-là.

Tous en surplis, comme des vicaires lilliputiens, ils répondaient très vite au prêtre, trimbalaient l’évangile d’un côté à l’autre de l’autel, agitaient la clochette, l’encensoir avec des envies de rire… à