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Claude Paysan
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comme s’ils avaient eu peur d’être regardés à l’appel du prêtre.

… On recommande à vos prières… Puis, quand tout fut achevé, les annonces, le sermon, le défilé de toute la foule au dehors, que l’église fut redevenue calme et morne, ces deux-là s’étaient humblement prosternés l’un près de l’autre, doucement.

La vieille Julienne s’était agenouillée en posture suppliante, et son regard fasciné se fixait, à travers les restes d’encens qui parfumaient le sanctuaire, sur quelqu’un de puissant qu’elle voyait sans doute.

On lisait dans ce regard plus que de la prière ; il y avait quelque chose comme des lueurs passagères de colère, une colère qui reprochait et blâmait plutôt qu’elle n’accusait. C’est devant ce regard et cette colère que les tyrans mêmes doivent être attendris.

Puis, ces lueurs déjà éteintes, ses yeux tout de suite repris de leur même expression de supplication, elle s’était mise à réciter des prières en soupirant.

Quant à Claude, qui se tenait tranquillement prosterné à côté d’elle, son esprit se perdait dans un sentiment douloureux d’extase où se mêlait une confusion de rêves, de visions étranges, d’apparitions sépulcrales. Chez lui, c’était le cœur et l’âme qui priaient, et ses implorations jaillissaient avec plus d’intense sincérité de son front courbé que de ses lèvres.

… Quelle faveur suprême demandaient-ils donc tous les deux d’une manière si touchante, car leurs yeux pleuraient, leurs bouches tremblaient d’émotion maintenant ?

… On recommande à vos prières…