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XLVIII


C’était le prêtre et son viatique.

Claude avait reconnu le son doux et argentin de la clochette du sonneur qui annonçait à chaque fois et de la même manière leur passage imposant.

Où allaient-ils, ainsi que les quelques paysans qui s’étaient unis à eux ?… Claude ne se l’était seulement pas demandé, il le savait… Il savait que ceci devait arriver, qu’il devait en être un jour ainsi ; et si, à cet instant-là, un léger tremblement l’avait soudainement saisi et fait frissonner, ce n’était pas à cause de la surprise.

Il avait vu sa mère se joindre au petit cortège tranquille qui défilait lentement en soulevant les premières feuilles mortes qui jonchaient déjà la route. Quant à lui, il s’était caché plutôt, le regardant s’éloigner, sans oser l’accompagner d’abord.

Mais quand il entendit de nouveau de plus loin, le doux dreling de la clochette qui paraissait l’appeler discrètement, son cœur n’y tint plus ; et tourmenté de cuisantes angoisses et de longs soupirs de douleur, il se glissa à son tour sous les arbres, à la suite du cortège, comme attiré par une voix qui l’aurait tendrement imploré.

… Puis une fois rendu, pour réciter les prières si touchantes des mourants auprès de Fernande, il s’é-