Page:Choquette - Claude Paysan, 1899.djvu/48

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Mais cette demoiselle Fernande, vous ne la connaissez toujours pas encore.

Oh ! ce n’était pas qu’elle fût belle, non, mais jolie par exemple… très jolie.

On aime mieux les jolies filles que les belles qui trop souvent payent leur beauté physique de leur laideur intellectuelle.

Fernande était jolie, elle, de figure, de taille, d’esprit, de sentiment, de cœur, de tout.

À la campagne, n’est-ce pas, les gens des villes ne s’occupent plus guère de toilette, ils deviennent un peu paysans ; et Fernande était heureuse de se faire tailler, suivant ses caprices, des costumes tout simples et unis, d’indienne, de mousseline légère, afin que son corps fut aussi libre sous l’étoffe flottante que son esprit sous le grand air du Richelieu.

Ainsi habillée, elle n’était que plus gentille et adorable ; toujours noble jusqu’aux ongles.

Ses longs cheveux blonds, elle les laissait flotter par insouciance de jeunesse, pour que rien ne fut gêné chez elle. Même sa tête, quand elle courait dans les bois, sur les grèves voisines, elle ne s’inquiétait guère de la couvrir, excepté sous les grands soleils brûlants : ce qui à la fin de l’été brunissait avantageusement sa figure, atténuait le léger bistre de ses yeux doux et sérieux.