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XVI


… De nouveau l’hiver avec la neige blanche, la bise froide, les longs soirs tristes.

Depuis longtemps, dès avant les premiers jours ternes d’automne, elles s’étaient envolées toutes ensemble, les hirondelles, les feuilles jaunies et la douce Fernande.

Et depuis lors, entre la mère Julienne et Claude, il y avait moins d’abandon dans leurs épanchements, comme une espèce de gêne qui n’était sans doute pas de défiance, mais plutôt une vague sensation de peur réciproque d’éveiller certains soupçons toujours flottants.

Souvent ils auraient aimé à aborder différents sujets plus intimes, mais à chaque fois, par une mutuelle entente, ils s’accordaient au contraire à s’en éloigner, à l’idée d’un je ne sais quoi qui les détournait comme à l’approche d’un danger caché.

… Ah ! mais elle pleurait même ce soir-là, la mère de Claude.

… D’abord, ils s’étaient raconté diverses petites choses sur un ton qui devenait de plus en plus tendre. Ils paraissaient avoir envie de tout se dire, sans plus aucune arrière-pensée, et dans une effusion joyeuse, abandonnée, le nom de Fernande avait d’une manière imprévue jailli avec une louange des lèvres de la vieille Julienne…