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Page:Choquette - La Terre, 1916.djvu/238

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XXXII


Tout en gardant une distinction de langage et de tenue qui trahissait sa situation passée et ne s’accordait guère avec les frustes besognes qu’il se mettait en frais de remplir, Yves se plaisait à revêtir la blouse du paysan et à accompagner son père dans ses multiples travaux des champs.

Au début, il y avait été entraîné par sa seule tendresse filiale, par l’obligation qu’il se sentait de remplacer l’absent : ce frère Lucas dont il retrouvait sans cesse les souvenirs rivés à chaque objet et à chaque recoin de la ferme. Aussi lorsque le matin, il entendait le vieux père se préparer silencieusement pour la tâche quotidienne, il ne pouvait se résoudre à le laisser partir seul pour les champs. Précipitamment, il endossait lui aussi sa livrée de travail : une blouse laissée par Lucas et un grand chapeau de paille :