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Page:Choquette - La Terre, 1916.djvu/257

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eût désiré trouver tout de suite quelque formule compatissante pour fusionner encore plus profondément son âme à celle de Marcelle ; mais elle était restée interdite, déjà debout et prête à s’en sauver, en apercevant soudain Yves qui, en tenue de paysan, son large chapeau de paille à la main par fantaisie de se mieux laisser caresser par la brise, rentrait de son travail.

À l’aspect de Jacqueline, il avait eu de même un sursaut de surprise et d’embarras gêné, mais il s’était bientôt remis, emporté par le ravissement intérieur qui tout de suite l’avait pénétré comme un vin.

— « Si vous me voyez confus, mademoiselle, ce n’est pas par honte de ma tenue de travail, » s’empressa-t-il d’émettre. « C’est que je ne puis même pas, ainsi accoutré, m’offrir pour vous guider à travers les sinuosités des vergers… N’alliez-vous pas partir pour le village ? »

— « Et cela sous-entend que si vous ne rougissez pas, vous, de votre livrée de paysan, je n’ai pas cette fierté, moi, » reprit Jacqueline avec une expression défaite… « Eh ! bien, voyez si j’en rougis », proféra-t-elle au bout d’un temps, du ton des résolutions graves. Et allant se placer auprès de lui : « Venez… »

Sous le coup de je ne sais quel reploiement subit, Yves était demeuré un instant hésitant en face d’elle, puis il l’avait suivie.

… Combien souvent toutefois il avait en esprit souhaité une circonstance pareille : Se trouver seul une bonne fois en la compagnie de Jacqueline, avec l’enchantement de marcher à ses côtés, dans l’ombre