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Page:Choquette - La Terre, 1916.djvu/88

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ses lèvres. Elle essaya de lutter quelques instants contre la sensation pénible qu’elle éprouvait tout à coup, mais reconnaissant, à l’acuité subite de la douleur, le retour de la torturante névralgie faciale qui si souvent était venue l’assaillir, elle se sentit incapable de poursuivre. Pénétrant dans sa chambre, elle s’était affaissée sur le lit.

Si le mal est atroce en pareil cas, par contre il y a compensation dans le peu de gravité qu’il présente. Appelé en hâte, le docteur Duvert annonça en effet que le mal céderait assez vite sous l’influence de certaines préparations sédatives qu’il allait s’empresser d’expédier.

Ainsi que cela lui arrivait souvent, surtout lorsqu’il était quelque peu débordé par les malades, ce fut à Jacqueline qu’il recourut en l’enjôlant d’une caresse : Prépare-donc une demi-douzaine de poudres, de quatre ou cinq grains, pour la mère de Beaumont et il lui avait désigné une bouteille de sa pharmacie.

— « Pour la mère de Beaumont ? Elle est malade la chère vieille ? » demanda Jacqueline avec intérêt.

— « Oh ! rien de sérieux, je crois », reprit son père en inspectant sa trousse et en rechargeant les bouteilles vides : « Une simple névralgie… Ne manque pas de faire parvenir les médicaments dès qu’ils seront prêts… Pour moi, il me faut remettre immédiatement en route pour le Brulé… Bonsoir. »

La spatule à la main, les repassant tous avec intérêt dans son esprit : le père de Beaumont, son amie