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Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/112

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Les Ribaud

tous les autres cessaient leurs éclats de voix et écoutaient ; c’était comme le chef.

Tout à coup, j’ai entendu : « les gueux, » — c’était la voix de M. Viger — … « les gueux, je leur aurais passé leurs sabres à travers le corps, s’ils n’avaient pas cessé leurs criailleries. »

— Viger, vous êtes un brave, reprit, je crois, l’homme à la chevelure relevée en faisceau sur la tête, je vous dois d’avoir pu être écouté aujourd’hui… N’importe, l’assemblée aura son bon effet… La population commence à comprendre que nous luttons pour deux idées que tous les habits rouges réunis ne sauraient étouffer : la justice et la liberté.

Les autres l’approuvèrent.

La voix monta et reprit plus haut, comme sous l’invasion brusque d’un flot de pensées. Je l’entendis clairement :