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Les Ribaud

— Ah ! je sens bien, va, qu’ils vous font mal au cœur, ces gens-là… et si jamais…

— C’est bon… tu es un brave… et je t’aime bien.

Gabriel sorti, le docteur Ribaud songea.

Oui, c’était bien vrai qu’il ne les aimait point les habits rouges. Son père était mort en se battant contre eux à Waterloo ; lui-même avait fait volontairement un certain stage militaire et il avait reçu une éducation qui l’avait habitué à regarder l’Anglais comme un ennemi héréditaire.

Qu’y avait-il d’étonnant à ce que son fils eût compris d’instinct ces sentiments intimes.

Et puis, ces cris de liberté, ces appels patriotiques, ces discours enflammés, qu’on entendait et qui échauffaient déjà les masses, surtout dans ce coin de pays, foyer de dévouement et de patriotisme —