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Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/163

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Les Ribaud

— Il faudra se battre.

— Je le sais.

— Vos soldats anglais se préparent depuis huit jours au Fort. Tout est prêt, fusils, balles, canons et demain…

— Je le sais.

Marchessault resta interloqué.

— Comment le savez-vous ?

— La nuit, d’habitude, on dort ; moi, je veille répondit le docteur Ribaud. La nuit, on entend un bruit, un chant, à deux milles… pendant ce temps-là, il y en a qui ont les oreilles enfoncées dans leurs oreillers ; moi, je cours aux malades à Belœil, à la Pointe, à Saint-Hilaire, à Boucherville ; moi, j’écoute. Affaire de métier, affaire de patriote aussi.

— En effet, acquiesça Marchessault… Mais vous ne savez pas que j’arrive de Saint-Denis, que nous avons bloqué le