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Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/181

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Les Ribaud

— Oui, j’aime, répondit-elle franchement, contente cette fois de mettre son cœur à nu, non seulement un peu, mais beaucoup, mais trop… et c’est cet amour que je voulais rompre… que je venais demander à Dieu, dans votre petite église, de briser au moyen d’un miracle.

— Et tu crois qu’il faille un miracle pour ça, mon enfant ?

— Il en faut un.

— Et pourquoi d’abord vouloir briser ton amour ? Est-il donc si honteux ? Est-il donc si déshonorant cet amour ?

— Ah ! monsieur le curé, c’est déjà un miracle que je vous aie rencontré, ici, seul, sous le regard de Dieu, et vous allez, de votre cœur et de votre main, me, tracer ma route… Je me sens si perdue, si bouleversée…

— Qui aimes-tu donc, Madeleine ?