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Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/216

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Les Ribaud

quelque peu, c’était sa manière d’indiquer son embarras, et ajouta simplement :

— C’est grave, Percival.

— Ai-je eu tort de faire cette promesse ?

— Celle-ci ne vaut qu’au tant que tu puisses rester brave et loyal, c’est-à-dire fidèle à ta conscience et à ton honneur, n’est-ce pas ? Alors, ton tort est moins grand. C’est ta bonté d’âme, Percival, qui t’a conduit dans ce réseau inextricable où tu te débats. En guerre, vois-tu, il ne faut plus avoir de sentiments en dehors de son devoir. Il faut être aveugle, il faut être sourd, et comme tu peux en juger, ce serait parfois bon d’être muet.

— Mais je ne suis ni aveugle, ni sourd, ni muet… J’ai vu Madeleine, je l’ai entendue, je lui ai parlé. Songes-tu que je pourrais avoir à me reprocher la mort de son père, le père de ma fiancée ! Imagines-tu