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Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/298

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Les Ribaud

mais quel changement ce fut pour lui d’endurer ces angoisses pour son propre compte.

Depuis vingt-quatre heures, la fièvre le brûlait presqu’à l’égal de Madeleine. Tout l’épouvantait, tout l’oppressait dans la maison. Ces voix et ces pas en sourdine des domestiques, les chocs des verres à potions, les chuchotements inquiets, les gestes navrés des visiteurs, les portes fermées doucement, puis cette crainte mortelle qui l’étranglait subitement en constatant chez Madeleine une menace d’aggravation de la fièvre, du pouls, — toutes ces choses l’écrasaient et le laissaient sans la moindre énergie.

Mais, en même temps, quel soulagement, quel dégonflement de poitrine il avait, quand, comptant tout bas sur son vieux chronomètre niellé : un, deux, trois,