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Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/301

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Les Ribaud

s’était fait un point d’orgueil et d’honneur d’aimer sa famille et son pays ; ces sentiments si nobles, qu’il avait fièrement affichés, lui avaient menti comme le reste. Sa torture avait été plus douloureuse, ses angoisses plus poignantes, le fiel bu plus amer, justement parce que son cœur avait été meilleur, son âme plus généreuse, son patriotisme plus ardent.

Sa conscience ne lui reprochait rien, non, rien,… pas même la mort de Percival. Il souffrait horriblement de la maladie de sa fille ; il n’avait pas dormi un seul instant durant les quarante heures, longues comme des années, qu’il venait, le cœur tenaillé par l’angoisse, de passer auprès d’elle, et pourtant,… s’il ne pouvait rien se rappeler, rien revoir sans frémir de la scène de là-bas, dont le tableau lui traversait si souvent l’esprit dans un