Aller au contenu

Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/309

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
303
Les Ribaud

Il le vit si bouleversé, la bouche crispée comme pour un sanglot, avec une expression de figure si terrifiée, qu’il demanda, étonné :

— Mais qu’as-tu donc, Ribaud ?

Celui-ci resta muet, le front baissé, honteux comme un enfant, sous l’œil interrogateur de son ami. L’abbé Michaudin se sentit gêné lui-même. Il refit à rebours les dernières phrases qu’ils venaient d’échanger tous les deux et à mesure qu’elles défilaient dans son esprit, mêlées à un flot de réflexions réveillées pêle-mêle, son front se rembrunit peu à peu.

Tout à coup, il subit une secousse de tous ses nerfs et, haletant, son regard profondément enfoncé dans celui de Ribaud dont il s’était rapproché, tout bas, pour que Madeleine n’entende point :

— C’est toi, qui l’as tué, n’est-ce pas ?