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Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/321

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Les Ribaud

mes compatriotes verront mes petits-fils abandonner leur langue pour parler anglais ?

— Autant que toi, Ribaud, je suis patriote, autant que toi j’aime ma nationalité, autant que toi je demande le triomphe des miens, mais en parlant comme tu parles, je croirais faire mentir mes sentiments de catholique que je place en dehors et au-dessus de tout autre sentiment.

— Tu crois ? Michaudin. Mais ce que tu veux admettre est épouvantable. Tu n’as qu’une paternité de fiction, moi, j’ai une paternité vraie ; la tienne s’étend sur mille personnes, tes ouailles ; la mienne se résume à Madeleine, ma fille ; dans ces conditions ton cœur ne peut être bon juge ; mais je te demanderai cependant : est-ce qu’en donnant ma fille à Percival Smith, ce ne serait pas outrager la mé-