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Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/330

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Les Ribaud

Comme c’est bon le soleil, hein ?… Tire les rideaux que je le voie, que je le regarde encore.

Et Madeleine, se soulevant du coude, caressa longuement de son regard pour en garder une éternelle vision les vagues vertes et flottantes du Richelieu, les grands arbres décharnés à la brise de cette fin de novembre, quelques feuilles mortes encore suspendues aux branches, des petits gamins, leurs sacs d’écolier aux dos, qui cueillaient là-bas des noix tardives, et plus à droite… elle chercha, pencha la tête pour mieux voir… les murs grisâtres du Fort.

Le Fort… oui, c’est lui surtout qu’elle désirait revoir, pour refaire dans son esprit, la faire revivre avec plus de vérité encore, une scène qu’elle évoquait tendrement en elle-même.