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Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/332

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Les Ribaud

de salive pour mieux faire glisser les pages, elle fouille ; elle jette un regard tantôt indifférent, tantôt attristé sur la feuille qu’elle retourne avec effort ; elle murmure des dates : ah !… et elle relut…

Mais bientôt épuisée, tremblante, elle laissa échapper, de ses mains frémissantes, le vieux journal de sa vie.

— Tu as raison, François… Quelle différence il y a dans ce cahier vu d’aujourd’hui et vu d’hier… Il n’y a plus rien qui me fasse du bien maintenant, ajouta-t-elle tout bas.

— Cependant, Madeleine… si vous saviez… peut-être…

— Oh ! non, François… Regarde-moi donc comme je suis faible… comme je suis amaigrie… Elle s’arrêta pour respirer : Y a-t-il longtemps que je suis malade ?

François, agité, comme refoulant en lui