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Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/337

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Les Ribaud

— Tiens, si tu prenais un peu de cette potion, ça te ferait tant de bien, il me semble… essaie…

— Oh !… non… père… c’est inutile ; tu vois bien que je vais mieux… regarde, et elle fit un effort pour ébaucher un sourire où tout sonnait faux.

— Dieu ! que tu es bonne, toi.

— Mais toi aussi, tu es bon, père.

Il ne put réprimer un ressaut de toute sa poitrine. Cette réponse, si douce, si naïve, si caressante dans la bouche de Madeleine, venait de le brûler jusque dans les moëlles ; c’était un abîme qu’elle ouvrait devant lui cette phrase toute pleine de suave résignation sans même une ombre de reproche : Toi aussi, tu es bon, père.

Il se pencha sur elle, la baisa au front longuement, comme pour en garder une