Aller au contenu

Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/357

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
351
Les Ribaud

de désespoir et d’abattement, la date — 25 novembre 37, — tout ce que j’y avais tracé, se dessiner en lettres sinistres, que je pouvais lire encore sur le fond carbonisé du papier. Mais bientôt tout s’est effacé et confondu dans un nuage aussi sombre que mes pensées d’alors.

Ainsi, ne t’inquiète pas, mon gros cahier, si tu me vois les yeux rougis, c’est la fumée qui me fait pleurer. Car maintenant, oh ! c’est le réveil, c’est la vie, c’est la gaieté, ce sont les accords ineffables de l’amour et du bonheur ; c’est l’ivresse folle, débordante, qui court dans mes veines.

Plus d’abîmes entr’ouverts sous mes pieds ; mais une main qui se tend vers moi, un bras qui me soutient, m’entoure et me protège.

À travers ce concert de joie et d’amour