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Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/86

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Les Ribaud

ses si intimes sentiments, s’éveilla doucement dans son esprit.

Elle demeura longtemps immobile, distinguant, dans une reculée lointaine, les grands ormes du Fort, un petit canot à voile blanche balancé sur le Bassin ; en face, un lourd chariot attelé de bœufs qui roulait sans bruit sur le chemin rocailleux, comme sur de la ouate. Silence au dehors, silence au dedans, plus rien, le vide.

Et elle revint de loin, d’infiniment loin, quand elle se leva pour glisser son rideau de fenêtre au-devant de ce grand soleil chaud de printemps, dont les rayons brillants jouaient depuis longtemps sur son front et lui éblouissaient les yeux sans qu’elle s’en aperçut.

Elle se rassit, pourtant, prit sa plume et, à son journal encore ouvert devant elle elle ajouta une page.