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Page:Choquette - Les Ribaud, 1898.djvu/94

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Les Ribaud

parole, les peuples l’ont mise dans leur code, l’humanité tout entière l’a approuvée, j’y crois. Mais prêcher la paix ce n’est pas prêcher la lâcheté.

— Je t’approuve, Michaudin.

Seul à seul, ces deux hommes se tutoyaient, s’appelaient de leurs noms, tout court, et dépouillaient ainsi leurs entretiens de tout mot qui leur semblait inutile. Pas d’apparat entre eux, ni contrainte, ni manifestation superflue de respect mutuel. Leur estime n’était pas dans les mots mais dans leur cœur et leur pensée.

— Comme curé, je prie pour la paix, comme citoyen et patriote, je prie encore pour la paix, mais j’ajoute : « Bon Dieu de Chambly, prenez mes paroissiens sous votre haute protection, faites qu’ils aient de bons fusils, qu’ils tiennent leur poudre bien sèche, leurs bourres toutes prêtes,