careſſes qu’il m’avoit faites dans nos premiers
embraſſements. Ma mere avoit promis qu’elle
viendroit nous viſiter de grand matin ; nous
l’entendîmes qui s’approchoit : Vienne qui voudra,
dit Oronte ; je vous ai promis de le faire
ſept fois, il en manque une, achevons-la,
pour ne vous pas manquer de parole. Auſſi-tôt
qu’il entendit que ma mere étoit proche de la
chambre, & qu’elle mettoit la clef à la ſerrure,
il monta ſur moi : Tenez, dit-il, divine Tullie,
voilà la clef dont je veux me ſervir pour
ouvrir votre cabinet ; en même-temps il entra,
& ſecoua ſi rudement, que ma mere, qui venoit
d’arriver, fut toute ſurpriſe d’entendre trembler
ſi fort le lit : je fis ſemblant de ſoupirer
de honte, & de me fâcher. Qu’eſt-ce que je
vois, dit-elle, ma fille ? eſt-ce que la nuit n’a
pas été aſſez longue pour vos débats ? ma foi,
vous vous en donnez au cœur-joie. Je vous
demande pardon, ma mere, lui dis-je, je ſuis
bien fâchée que vous me ſurpreniez dans cette
turpitude. Cependant Oronte ſecouoit vigoureuſement,
comme ſi la préſence de ma mere
l’eût animé. Obéiſſez, me dit-elle, à votre
époux, & n’ayez pas honte de faire l’office
d’une mariée ; je m’en vais bientôt, pour vous
laiſſer jouir paiſiblement l’un de l’autre. Auſſi-
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