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Page:Chorier - L’Académie des dames, 1770.djvu/156

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elles n’ont rien qui approche de ces exercices : en vérité, Joconde eſt un ſavant & un agréable maître. Comme elle achevoit ces paroles, Joconde lui donna un baiſer. Mais quoi ! dit-elle, je me ſens toute mouillée ſous ma chemiſe ; d’où vient cela ? Joconde lui fit lever ſes jupes : Prenez garde, dit-il, qu’on ne s’apperçoive de cette humeur répandue ; car on tireroit de-là des conſéquences qui nous ſeroient déſavantageuſes ; il l’eſſuya avec un mouchoir. Victorie regardoit curieuſement : Et comment, dit-elle à Joconde, eſt-ce que cela s’eſt pu faire ? qu’avez-vous fait tous deux enſemble, pour, être ainſi mouillés ? Voulez-vous l’apprendre, dit Joconde ? nous avons fait ce que font nos Peres & Meres, ce que font ceux qui ſont mariés, & ce que je ferai préſentement avec vous, ſi vous voulez. Je vais commencer par la plus jeune, pendant que je ſuis encore en état de donner une ſeconde leçon.

Octavie.

Ce diſcours me met dans un étonnement étrange ! O ma mere ! quelle vie, ou plutôt quel déguiſement !

Tullie.

Victorie eſt la plus jeune & la plus jolie,

dis-je