Page:Chorier - L’Académie des dames, 1770.djvu/17

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mande ſeulement une ingénuité pareille à la mienne, & que la confidence que tu me donneras dans tes amitiés, ſoit ſincere.

Octavie.

Ah, Tullie ! qu’une fille amoureuſe a de peine à cacher au-dehors ce qui ſe paſſe au-dedans d’elle même ! Vous avez beau déguiſer par vos paroles, je vois dans vos yeux les mouvements de votre ame ; & la ſympathie qui eſt entre ces deux parties, m’en a fait connoître la vérité. Soyez donc une autre fois plus ſincere & plus véritable, & n’abuſez pas de la crédulité d’une jeune fille comme moi. Si vous le demandez, je vous ouvrirai mon cœur comme à ma plus intime ; & afin que vous n’en doutiez pas, je vais vous en donner des preuves, par le récit de ce qui s’eſt paſſé entre Pamphile & moi.

Tullie.

Je t’aime de toute mon ame, ma chere enfant ; & l’aveu que tu me viens de faire avec tant de tendreſſe, m’engage encore à te chérir davantage : commence donc.

Octavie.

Vous ſaurez que Pamphile eſt venu fort ſouvent à ma maiſon ; il m’a rendu pluſieurs viſites.

A iiij