faites-vous réflexion, que vous devez la ménager
plus que tout autre, puiſque je ſuis à vous ?
Ah ! Madame, reprit-il, avec un air engageant ;
au nom de ce que vous avez de plus cher ; accordez
quelque choſe à mes prieres : ſi c’eſt un
crime que d’aimer Medor, forcez-vous en ma
conſidération à le commettre ; ce ſera la derniere
importunité que vous recevrez de moi :
tout ce que j’exigerai dorénavant de vous, ſera
honnête, & je vous jure que toutes les demandes
que je vous ferai ne pourront vous être déſagréables.
J’aime Cléante, & pour lui en donner
des marques, je conſentis à tout ce qu’il
voulut de moi en faveur de ſon ami.
J’ai préſentement les mêmes raiſons de me plaindre de vous, & je puis dire que ; j’en ai encore plus de ſujet que vous n’en aviez pour quereller Cléante.
Tais-toi, tu es une ſotte : je veux te traiter en bonne parente, & en véritable amie ; je te deſtine à des embraſſemens qui te feront mourir de plaiſir : mais je reviens à mon hiſtoire. Que je vous ſuis obligé, me dit Cléante ; &