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Page:Chorier - L’Académie des dames, 1770.djvu/28

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Tullie.

Sempronie avoit raiſon ; car un jeune homme n’a pas plutôt goûté les plaiſirs de l’amour, en jouiſſant des careſſes d’une fille, qu’il en conçoit du dégoût, ſi-tôt qu’il en a reçu la derniere faveur : mais je loue ton ingénuité & la candeur avec laquelle tu m’as fait ce récit ; tu n’y perdras rien, & tu trouveras en moi une naïveté pareille à la tienne. Sempronie me pria hier de t’inſtruire de tous les ſecrets les plus cachés du mariage, de t’apprendre quels doivent être tes comportements à l’égard de Pamphile, & quelles ſont ſes prérogatives & ſes avantages. Il faut, mon cœur, pour cela, que nous couchions enſemble cette nuit ; je te ſervirai de mari, en attendant qu’un autre te faſſe goûter de plus ſolides plaiſirs.

Octavie.

Je le veux de tout mon cœur, ma Couſine. Je ne peux pas mieux employer le temps qui me reſte, qu’à l’étude de la ſcience qui m’eſt en même-temps ſi néceſſaire & ſi inconnue.


Chorier - L’Académie des dames, 1770, Vignette-01
Chorier - L’Académie des dames, 1770, Vignette-01

SECOND