tous ſes intérêts à mon amour, il gagna la
gouvernante, & la perſuada de l’introduire la
nuit dans ſa chambre. Celle-ci, qui s’étoit apperçue
de l’inclination que la jeune fille avoit
pour Medor, crut l’entrepriſe facile, & l’aſſura
d’une heureuſe réuſſite ; elle en parla enſuite à
Marianne, qui donna ſon conſentement. Medor
apprit l’heure du rendez-vous, & l’endroit : il
m’inſtruiſit de tout, & me mit en ſa place. La
gouvernante ne manqua pas de venir ouvrir la
porte à l’heure donnée ; elle me prit par la
main, croyant que j’étois Medor, & me mena
vers Marianne qui étoit couchée dans ſon lit.
Je ne fus point reconnu, parce qu’il n’y avoit
point de lumiere. Vous remarquerez que la
chambre de la mere de Medor étoit proche
de celle de Marianne, qui étoit fille de ſa ſœur.
Le ſilence nous fut recommandé par la Matrone, de crainte que la tante ne nous entendît. Elle ajouta, en me parlant à l’oreille, que le combat devoit être ſans bruit, & mes ſecouſſes fort douces, parce que j’avois affaire à une vierge ; outre que ſi elles étoient trop rudes & trop violentes, le bruit du lit découvriroit tous nos divertiſſements.
Que Marianne fut heureuſe cette nuit-là ! car